C’est la traduction littérale de « Banking mit
freunden », la devise de la banque allemande Fidor Bank AG, la première
banque en ligne coopérative, communautaire et participative.
Faisons rapidement les présentations : la société Fidor
AG conseille les banques allemandes sur leur stratégie marketing / web depuis
2003. En 2009, ils lèvent plus de 3 millions d’euros auprès d’XAnge (structure de capital risque, filiale du
groupe français La Poste) afin de
développer à grande échelle leur projet de banque en ligne 2.0 : Fidor
Bank AG.
J’ai eu la chance de rencontrer Matthias Kröner, le CEO et
fondateur bavarois de Fidor au dernier Lab Postal (je remercie Nicolas D. au
passage), et le moins qu’on puisse dire est qu’il s’agit là d’un patron et
d’une entreprise atypique.
Matthias Kröner |
Le concept de Fidor Bank est vraiment innovant : il
s’agit de placer le client au centre de la vie de la banque. Désormais le client (en plus de devenir actionnaire
de la banque) est celui qui va proposer les produits financiers qui
l’intéressent, comparer et faire remonter les offres concurrentes plus compétitives, partager son expérience (bonne ou mauvaise) et donner des
conseils utiles, prêter ou emprunter de l’argent à d’autres clients, etc... Le tout via
Facebook, Twitter ou Youtube. C’est une véritable révolution, car les réseaux
sociaux constituent ici un axe primordial de la stratégie, et non un simple
vecteur supplémentaire de communication descendante.
Un exemple concret : afin d'animer cette communauté et d’inciter tout le monde à
jouer le jeu, Fidor rétribuera les clients les plus actifs et les plus prompts
à répondre aux questions des autres clients. Le fait de retweeter à ses amis
une offre de Fidor Bank que l’on jugerait intéressante, sera aussi récompensé
financièrement.
Lorsque précisément je demande à Matthias si le fait de
rémunérer le retweet ne risque pas de brouiller le message, et d’attirer la
méfiance des clients il répond : «
C’est possible. Je conçois Fidor comme une expérience à grande échelle. Si le
fait de rémunérer le retweet de nos offres doit gêner nos clients ou entrainer
des comportements néfastes, alors nous arrêterons de le faire et nous essaierons
autre chose. »
C’est vraiment ce qui fait l’originalité de cette démarche :
Fidor défriche ce que pourrait être la banque de demain, et assume le risque de
se tromper, de tâtonner avant de trouver son modèle. C’est à saluer… et à
surveiller de très près.
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