mardi 5 octobre 2010

De l'échec de Wesabe...



A ceux qui s’intéressent de près aux outils de Personal Finance Management, mais aussi à tous les autres que la langue de Shakespeare ne rebute pas, je conseille de lire le (long) billet que Marc Hedlund a posté sur son blog à propos de l’échec de Wesabe face à Mint.

Avec une rare élégance et en toute franchise, l’ex CEO et co-fondateur de Wesabe livre son sentiment sur les raisons de l’échec de son site web de gestion de finances personnelles. Sa conclusion est que ce n’est ni le manque de revenus, ni le fait d’être parti les premiers, ni même parce qu’ils n’ont pas voulu utiliser la plateforme d’agrégation de Yodlee qui est la cause de cette faillite. La raison principale c’est que Mint a fait simple pour une satisfaction immédiate de l’utilisateur, alors que Wesabe cherchait à être performant mais demandait en échange une implication plus importante du client.

Mint proposait une interface simple et esthétique, avec un minimum d’interventions de la part de l’utilisateur. Son procédé de catégorisation automatique était flou et ses déductions souvent fausses ? C’est vrai… mais en fin de compte peu de clients s’en sont aperçus. Ils n’utilisaient Mint que pour avoir une vue grossière de là où partait leur argent. 

Dans un contexte de crise économique, Hedlund voulait « résoudre les problèmes des gens », en collant au plus près de leurs besoins. Pour ce faire il leur demandait un effort de saisie et d’édition supplémentaire. In fine, même si Wesabe était certainement supérieur en termes de service rendu, c’est ce manque de satisfaction immédiate de l’utilisateur qui aura été déterminant.

Même si je ne partage pas entièrement son analyse (notamment sur le choix de ne pas travailler avec Yodlee), je ne peux que souscrire à la conclusion de Hedlund : « Focus on what really matters: making users happy with your product as quickly as you can, and helping them as much as you can after that. » Satisfaire le client tout de suite avant de lui rendre service.  

Comme me l’exposait il y a quelques semaines le Directeur Marketing d’une (petite) banque française : « La gestion de finance personnelle n’intéresse au mieux que 10% des gens. Et pour ceux là l’offre est déjà relativement conséquente. L’enjeu aujourd’hui c’est d’adresser les 90% restant avec des services simples et ludiques, ne nécessitant aucun effort de leur part. »

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