A ceux qui s’intéressent de près aux outils de Personal
Finance Management, mais aussi à tous les autres que la langue de Shakespeare
ne rebute pas, je conseille de lire le (long) billet que Marc Hedlund a posté sur son blog à propos de l’échec de Wesabe face à Mint.
Avec une rare élégance et en toute franchise, l’ex CEO et co-fondateur
de Wesabe livre son sentiment sur les raisons de l’échec de son site web de
gestion de finances personnelles. Sa conclusion est que ce n’est ni le manque
de revenus, ni le fait d’être parti les premiers, ni même parce qu’ils n’ont
pas voulu utiliser la plateforme d’agrégation de Yodlee qui est la cause de
cette faillite. La raison principale c’est que Mint a fait simple pour une
satisfaction immédiate de l’utilisateur, alors que Wesabe cherchait à être performant
mais demandait en échange une implication plus importante du client.
Mint proposait une interface simple et esthétique, avec un
minimum d’interventions de la part de l’utilisateur. Son procédé de
catégorisation automatique était flou et ses déductions souvent fausses ?
C’est vrai… mais en fin de compte peu de clients s’en sont aperçus. Ils n’utilisaient
Mint que pour avoir une vue grossière de là où partait leur argent.
Dans un contexte de crise économique, Hedlund voulait « résoudre
les problèmes des gens », en collant au plus près de leurs besoins. Pour
ce faire il leur demandait un effort de saisie et d’édition supplémentaire. In
fine, même si Wesabe était certainement supérieur en termes de service rendu,
c’est ce manque de satisfaction immédiate de l’utilisateur qui aura été
déterminant.
Même si je ne partage pas entièrement son analyse (notamment
sur le choix de ne pas travailler avec Yodlee), je ne peux que souscrire à la
conclusion de Hedlund : « Focus on what really matters: making
users happy with your product as quickly as you can, and helping them
as much as you can after that. » Satisfaire le client tout de suite
avant de lui rendre service.
Comme me l’exposait il y a quelques semaines le Directeur
Marketing d’une (petite) banque française : « La gestion de finance
personnelle n’intéresse au mieux que 10% des gens. Et pour ceux là l’offre est
déjà relativement conséquente. L’enjeu aujourd’hui c’est d’adresser les 90%
restant avec des services simples et ludiques, ne nécessitant aucun effort de
leur part. »
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