Alors qu’on attendait plutôt une réaction de la FBF
(Fédération Bancaire Française) c’est la CNIL (Commission Nationale de l' Informatique et des Libertés) qui le mois dernier a pris une
position critique sur le modèle des agrégateurs PFM.
Ces services internet et mobile, qui permettent la gestion depuis une
interface web unique de l’ensemble de ses comptes bancaires (même lorsque
ceux-ci sont répartis dans des banques différentes), sont très en vogue aux
Etats-Unis. En France ils se nomment Boursorama MoneyCenter, Linxo ou
Winancial.
Leur fonctionnement repose sur la technique du
« web-scraping ». En utilisant les paramètres de connexion des
utilisateurs, ils se connectent sur les portails web de leurs banques (parfois
sans l’accord de celles-ci) pour rapatrier les données de leurs comptes et
ainsi les présenter de manière synthétique. C’est simple et transparent pour le
client… et c’est bien ce qui gène la CNIL.
Car au-delà du risque de piratage, c’est
surtout l’aspect juridique qui pose problème à l’institution.
En effet en souscrivant à un agrégateur PFM en ligne, le
client transfère la gestion de ses codes d’accès à un tiers. Rien de moins. En
cas de vol ou d’opération illicite effectuée au moyen de ces codes d’accès, il
sera difficile au client de se retourner contre la banque. Même si ces codes
ont été récupérés par un hacker, sans qu’il y ait de lien avec l’agrégateur
PFM.
Ce serait beaucoup plus simple si les banques adoptaient toutes un système de connexion
commun et indépendant. Mais le rêve d’un login / mot de passe unique sur
internet a pris du plomb dans l’aile depuis le flop d’OpenID. Et la perspective
de voir un jour Facebook ou Twitter, via leurs API Connect, jouer ce rôle n’est
pas forcément envisageable (voire souhaitable), même si une banquenéo-zélandaise a déjà sauté le pas.
Une solution simple et pragmatique a été trouvée par INGDirect aux Etats-Unis : leurs clients peuvent désormais créer un accès
en « read only » à leurs données bancaires. Prévu pour être
communiqués aux agrégateurs PFM, ces codes d’accès réduisent considérablement
les risques de malveillance.